Partir à la rencontre de Jacques de Varennes, « Jack » pour les personnes qui le côtoient, c’est littéralement plonger dans la biographie d’une vedette du rock! À l’aube de la soixantaine, et de sa retraite imminente, il a de quoi surprendre.
Comment raconter l’histoire de ce petit gars qui dessinait pour passer le temps, qui a tenu pour la première fois une basse dans ses mains par hasard et qui parsème son amour du design partout où il va? Comme un roman, ou plutôt un film, avec une trame sonore bien ficelée, la vie du vice-président Branding et design du bureau de Québec de LG2 n’a rien de fictif.
Dès son jeune âge, Jack dessine des gardiens de but sur d’immenses cartons arrivant tout droit de l’usine Imperial Tobacco de Québec, où sa tante travaille. Son amour du hockey lui a été transmis par son père, lequel a déjà joué professionnellement. Puis, de fil en aiguille, il découvre la peinture au airbrush.
Son talent fait du bruit et il réalise de petits contrats çà et là. Il peint ses œuvres sur des capots de voitures, puis sur une moto. Le propriétaire de cette dernière ne paie toutefois pas Jack. C’est ainsi que notre artiste décide de repartir avec… la basse et l’ampli du motocycliste en guise de paiement ! Un événement qui change complètement la vie de Jack.
De nature curieuse, il rapporte ce drôle de butin chez lui. Ne connaissant personne qui joue de la musique, il se met en mode autodidacte. Il joue entre trois et quatre heures par jour en écoutant Supertramp, Black Sabbath et Yes, et se félicite lorsqu’il arrive à reproduire une note. Il démarre même un groupe avec un ami, Handful of Snowdrops, qui brûlera les planches des mythiques Foufounes électriques de Montréal à deux reprises, rien de moins !
La musique lui permet de développer un autre talent : designer de jour, bassiste de soir ! Après Handful of Snowdrops naît 21Grams (le poids de l’âme), puis en 2010, Jack forme Mal Fantôme aux côtés de trois amis, dont deux avec lesquels il est déjà monté sur scène. Un projet bonbon, un passe-temps auquel chacun des membres accorde une grande importance, donnant ainsi un résultat des plus professionnels. Fan de Joy Division, New Order, Stone Roses, Doves – pour ne nommer que ces groupes – Jack trouve dans la musique anglaise, et plus particulièrement celle de Manchester, une inspiration inépuisable.
Mal Fantôme, un groupe au nom français qui traverse les frontières, cumule déjà plus de deux millions d’écoutes sur les grandes plateformes et enregistre actuellement son troisième album. Pour ce dernier, les membres ont approché des artistes qui les ont grandement influencés. Des demandes spontanées qui se sont soldées par des collaborations inattendues avec des musiciens renommés : Charles Imbeau, Roger Manning, Trent Williamson et Bruce Kaphan ont ainsi ajouté leur sonorité à celle du groupe. Une chanson de Mal Fantôme a aussi déjà été diffusée par la BBC ! Jack dit qu’il vit un rêve de jeunesse, mais c’est peut-être que la jeunesse ne l’a jamais quitté.
Le repaire de Mal Fantôme se trouve sous la maison de Jack. Véritable bunker de béton, le studio du groupe a été réfléchi dans le cadre d’un projet personnel d’envergure. Durant la pandémie, Jack a fait l’achat d’un immeuble commercial dans le quartier Limoilou dans l’optique de le faire démolir et de construire sa maison de rêve. Entièrement dessinée et imaginée par Jack et sa partenaire de vie, cette maison est venue combler un rêve d’enfance, celui de devenir architecte. Comme quoi le dessin demeure bien présent dans de multiples sphères de sa vie.
Dans son sous-sol ou sur scène, la musique est un terrain de jeu pour Jack. En plus de jouer de la basse, il s’amuse à créer pour son groupe une plateforme de marque bien réfléchie et même des produits dérivés. Parmi ceux-ci se trouvent deux bières brassées en collaboration avec la Microbrasserie de la Madawaska, du houblon exclusif au groupe et de magnifiques canettes à leur effigie. Ces dernières remplacent brillamment le CD ou le classique vinyle grâce à un code QR redirigeant vers le site de Mal Fantôme, une initiative jamais vue dans le monde de la musique ! Comme quoi Jack trouve toujours une façon de croiser sur le même chemin ses passions. Et de laisser sa trace partout où il va.
Tout compte fait, une rencontre avec Jack est toujours teintée de beaucoup d’humilité… et de surprises ! On aurait pu mentionner qu’il est l’un des piliers fondateurs du bureau de Québec de LG2, qu’il a été le mentor de tant de personnes et que son secret pour demeurer inspiré (et inspirant !) est de faire jouer un de ses nombreux vinyles tous les matins en se levant. Mais c’est ici que ce Peek se termine.
Et la retraite dans tout ça ? Elle n’est certainement pas synonyme de ralentissement pour Jack. Il souhaite se remettre à la peinture au airbrush, voyager, dessiner les plans d’une autre maison (et la construire), jouer au golf et terminer l’enregistrement du troisième album de Mal Fantôme. Un homme occupé !
Jack, les talents de LG2 te saluent et te souhaitent le meilleur pour la suite. Cheers !