Aux quatre coins de la planète, l’écriture inclusive continue de gagner du terrain. Au Québec, elle a même fait son entrée dans la pub télé. Et si elle est l’une des façons de rendre nos communications plus inclusives, elle est loin d’être la seule. En voici la preuve.
Il y a plein de façons de communiquer : avec des mots, de la musique, du design, de la photo, de la vidéo, des paroles, de la danse, des communications non verbales et plus encore. Pour qu’une pièce de communication soit inclusive, tous les éléments qui la composent doivent être pensés en conséquence.
C’est une approche communicationnelle à travers laquelle on véhicule le moins de discrimination possible. Ça nécessite de penser à toutes les composantes et toutes les étapes par lesquelles passe une communication avant de voir le jour. Le but ? Que tout le monde puisse se reconnaître à travers ce qu’on communique.
Prenons l’exemple suivant : une marque dévoile une campagne avec un slogan inclusif, un casting diversifié et des pièces numériques qui respectent les plus hauts standards en matière d’accessibilité web. Est-ce que cette campagne aurait été aussi inclusive si toutes les personnes qu’on y voyait se ressemblaient ? Pas du tout. Et c’est pour ça qu’il est important de réfléchir à ses communications de manière inclusive, au-delà de l’écriture.
En adoptant l’écriture inclusive dans le but de visibiliser plus de personnes et d’éliminer les mots discriminatoires. (Ça veut aussi dire de ne pas tomber dans les pièges rédactionnels comme « nous sommes à la recherche de jeunes employé·es dynamiques », qui contribuent à discriminer les personnes âgées, par exemple.)
En représentant des personnes plurielles (diversité culturelle, sociale, d’âge, de classe sociale, d’éducation, d’accent, de genre, de mobilité, sexuelle… et plus).
En étant à l’écoute de ses propres biais dans le but de déconstruire les stéréotypes qu’ils perpétuent. Par exemple, offrir aux personnes noires des rôles de chauffeur·euses de taxi ou aux personnes grosses des rôles de personnes paresseuses contribue à renforcer ces stéréotypes.
En racontant des histoires différentes. La bonne nouvelle ? Plus les personnes traditionnellement oubliées des communications se reconnaîtront dans les vôtres, plus celles-ci auront tendance à choisir votre marque.
En normalisant les groupes marginalisés. Par exemple, si on offre aux personnes en chaise roulante que des rôles où le handicap est au centre de l’intrigue, on contribue à les cloisonner dans une boîte alors que ces personnes méritent d’être vues au-delà de leur handicap.
En adoptant une approche intersectionnelle. C’est le fait d’accorder de l’importance à toute forme de domination, d’oppression et de discrimination. Par exemple, quand on parle de rédaction inclusive, on oppose souvent les besoins des personnes de la diversité de genre à ceux des personnes qui ont des difficultés de lecture ou de vision. Aborder l’écriture inclusive à travers une approche intersectionnelle, c’est faire des choix qui prennent ces deux réalités en considération, sans les opposer.
Pour que votre démarche inclusive soit sincère, elle doit aller au-delà de ce qui est perceptible par le public. Votre milieu de travail, vos politiques internes et vos processus d’embauche (entre autres) doivent également être inclusifs.
Imaginez une organisation qui met de l’avant des employé·es en fauteuil roulant dans ses campagnes publicitaires, mais dont le siège social n’est pas accessible pour ces personnes. C’est ce qu’on appelle une démarche performative, voire du social washing. Voici quelques questions à vous poser pour vous assurer d’avoir une démarche sincère.
Votre organisation possède-t-elle des politiques internes qui favorisent le respect et l’intégration de tout le monde ? Son intention communicationnelle est-elle cohérente avec le reste de ce qu’elle fait ?
Est-ce que chaque étape est inclusive ? Le brief, la stratégie, les rencontres, la création, la production, la stratégie média.
Travaillez-vous avec des gens aux profils pluriels ? Par exemple : si vous développez une campagne publicitaire qui s’adresse aux communautés 2SLGBTQIA+, assurez-vous d’intégrer des membres de cette communauté dans votre réflexion, et surtout, de les rémunérer à leur juste valeur.
Accordez-vous de l’importance au processus ? Valoriser la démarche inclusive avant de valoriser le résultat nous permet de comprendre que parfois, communiquer de manière inclusive n’est pas visible. Autrement dit : accordez autant d’importance, sinon plus, au processus qu’au produit final.
En adaptant ses communications au public qu’on cible. C’est ce qui explique qu’une organisation qui s’adresse à l’ensemble de la population ne fera peut-être pas les mêmes choix qu’une autre qui a un groupe cible très précis.
La campagne de recrutement St-Hubert a été pensée pour attirer la génération Z, une génération plurielle qui s’attend à ce que les marques soient plus inclusives. C’est ce qui explique la formulation « Quel·le employé·e es-tu ? », ainsi que le choix d’utiliser la deuxième personne du singulier et d’opter pour une plateforme comme TikTok.
Ça fait beaucoup d’éléments à considérer dans votre démarche de communication inclusive, c’est vrai. Mais vous n’avez pas besoin de tout décider maintenant. Un conseil ? Lancez-vous. Optez pour une approche évolutive. Ne cherchez pas la perfection et acceptez de faire des erreurs. Après tout, il vaudra toujours mieux se tromper que ne pas essayer.