La créativité au service de la marque employeur

La pénurie de main-d’œuvre frappe durement les entreprises du Québec. Les employeurs doivent se réinventer et trouver des solutions différentes pour recruter. Pour cette offensive spécifique, la coopérative Exceldor visait à pourvoir des postes journaliers en usine. Il fallait donc trouver la bonne manière de rejoindre la clientèle la plus propice à répondre positivement à cette opportunité, soit principalement la population immigrante. À tort, celle-ci croit bien souvent qu’elle n’est pas qualifiée pour ce genre de travail en périphérie de Montréal, soit à cause d’une barrière de langage ou d’un manque d’options de transport.

Embaucher en direct dans la rue ? Ce n’est probablement pas la méthode la plus répandue au sein des spécialistes RH. L’objectif était de rejoindre de manière humaine les travailleurs potentiels qui ne connaissent pas nécessairement l’entreprise, là où ils sont et de simplifier au maximum le processus de recrutement. L’idée était donc assez simple (et pas si simple en même temps) : créer le tout premier abribus qui embauche en direct. Il fallait ensuite concrétiser cette idée, et nous y sommes arrivés presque en criant ciseau, avec les bons partenaires médias et technologiques. L’abribus a donc été installé dans le quartier Saint-Michel à Montréal puisqu’il représente une densité importante de travailleurs potentiels et qu’Exceldor offre un système de transport en navette de ce quartier jusqu’à leur usine. Les gens en recherche d’emploi (et ceux ouverts aux opportunités) ont pu, en interagissant avec l’abribus, passer une entrevue en direct avec le service des ressources humaines d’Exceldor.

À la suite de l’expérience et de sa diffusion sur les médias sociaux, il y a eu une augmentation de 320 % des visites dans la section Carrières du site web d’Exceldor et le dépôt de 427 candidatures.

Depuis 1945, la coopérative Exceldor se concentre sur la volaille, et rien d’autre. Elle s’est employée à valoriser les producteurs avicoles d’ici et la grande qualité de leurs produits. Aujourd’hui, près de 400 membres sont propriétaires d’Exceldor. Chaque semaine, l’entreprise transforme près de 2 millions de poulets et de dindons. La coopérative répartit sa production entre ses usines québécoises, mais aussi ontariennes et manitobaines. L’entreprise commercialise des produits sous plusieurs marques dont Exceldor, Butterball, Granny’s et Les Viandes Lacroix. Elle emploie plus de 3 500 personnes, avec un chiffre d’affaires annuel atteignant le milliard de dollars.