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Se donner le temps de changer

Juin 2020. La mort de George Floyd et le mouvement Black Lives Matter secouent le monde. Ça se passe aux États-Unis, mais ça a des répercussions jusqu’ici. Bouleversés, on partage nous aussi un carré noir sur Instagram pour exprimer notre solidarité au mouvement.

Et c’est là qu’on comprend qu’avoir de bonnes intentions ne suffit pas. L’intention était bonne, mais venant d’une entreprise, le geste était maladroit. Avait-on compris qu’utiliser massivement le #BlackLivesMatter aurait pour effet de noyer le mouvement et de nuire à la mobilisation plutôt que d’aider la cause? Avait-on pris le temps, avant d’afficher notre soutien, de mesurer de ce que nous-mêmes avions à faire pour contribuer activement et positivement au mouvement? À ce moment-là, non. 

Notre industrie est axée sur l’innovation et bouge à 100 miles à l’heure. Mais les meilleures idées sont rarement celles qu’on trouve le plus rapidement. Ce sont celles qui nous confrontent, celles qui naissent à l’intersection de différents points de vue. Pourtant, le choc des idées a toujours fait partie de notre ADN, mais on entrechoquait peut-être au fond des idées venant d’un même moule. En voulant suivre le rythme, on a mal négocié la courbe et on a un peu tardé à s’en rendre compte. 

Pourtant, on sait aujourd’hui qu’en tant qu’employeur, nous pouvons offrir à de nouvelles voix la possibilité de se faire entendre en diversifiant notre bassin de talents. Mais pas seulement ça. On réalise qu’avec notre produit créatif et l’ensemble de nos services, on touche des millions de personnes. Et on est surtout arrivés à la conclusion que nous avions une responsabilité : celle d’élargir la réflexion au-delà de la représentation dans l’embauche. Bref, on a voulu du changement, nos équipes en réclamaient aussi, mais on ne savait pas comment nous y prendre.

C’est pourquoi on est allés à la rencontre de l’Agence Uena. On n’a pas voulu cocher des cases et faire des changements superficiels sans mener à bien la réflexion profonde qui s’imposait. On ne cherchait pas à faire un post sur les réseaux sociaux mais à transformer notre culture. Depuis maintenant huit mois, cette agence d’impact social nous accompagne pour nous permettre de traduire les valeurs de notre entreprise en actions inclusives concrètes. Dans toutes les sphères de notre entreprise, les ressources humaines, le recrutement, la culture organisationnelle, la gouvernance, les communications internes et externes, et même dans notre produit et notre processus créatif, on doit sortir des sentiers battus pour mieux refléter la diversité en tenant compte de l’unicité de chacun. 

Chez lg2, on entame un travail de fond. Pas parce que la pression est forte (à juste titre), mais parce qu’on sait que c’est la seule façon de bâtir ensemble une entreprise plus engagée, plus investie dans le bien-être de ses employés, plus responsable et durable. On ne voulait pas d’une solution cosmétique. 

On s’est regardés dans le miroir. On a créé des espaces d’échanges et de dialogue avec notre équipe de gestion. On a posé des questions. On s’est donné le droit d’être vulnérables et de faire des erreurs. On a installé un climat de respect pour se dire des choses pas toujours agréables à admettre et pour laisser résonner des affaires parfois difficiles à entendre. On a analysé nos pratiques, on s’est mobilisés. Et on entame un travail d’impact.

À travers ce travail, plusieurs actions concrètes ont déjà été entreprises : on a revu nos formulaires d’embauche, on a adjoint de nouvelles personnes à notre équipe de ressources humaines et on a repensé le département autrement. On s’est fixé des priorités. Plus important encore, nous revisitons notre structure organisationnelle pour que l’inclusion s’inscrive au cœur de notre gouvernance et de nos prises de décisions au quotidien. Pour nous assurer d’éradiquer nos biais inconscients et pour lutter contre toute forme de discrimination, il fallait prendre le temps de pousser la réflexion. 

Aujourd’hui, on peut dire en toute humilité que nous avons du chemin à faire, mais que nous savons par où commencer. Cette démarche en est une de longue haleine et nous la faisons parce qu’on y croit et que ça correspond à nos valeurs. 

Il nous reste encore beaucoup d’automatismes à défaire et de choses à changer. Nous devons continuer de nous interroger sur nos propres réflexes, de nous remettre en question et d’apprendre. Parce qu’on pense que le changement sur lequel on a le plus de pouvoir, c’est d’abord celui qui doit se faire de l’intérieur. 

Pour changer une culture et que ça soit durable, il faut se donner le temps. Et les moyens.

Claude Auchu 
Associé, chef de la direction
lg2

Ce texte a été publié sur le LinkedIn de Claude Auchu.

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